SASU : Le Guide pour Créer et Gérer Votre Société

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une forme unipersonnelle de la SAS, idéale pour :

• Protéger son patrimoine personnel (responsabilité limitée aux apports).
• Préparer une levée de fonds (les investisseurs préfèrent les SASU aux entreprises individuelles).
• Bénéficier d’une fiscalité avantageuse (option pour l’impôt sur les sociétés à 25 %).
• Avoir une structure scalable (possibilité de transformer en SAS multi-associés plus tard).

Exemple concret : *Emma, créatrice d’une marque de cosmétiques bio, a choisi une SASU pour :

• Limiter sa responsabilité à ses apports (1 000 € de capital).
• Pouvoir embaucher rapidement.
• Lever 50 000 € auprès d’investisseurs en 2024.*

⚠️ À noter :

• En SASU, le dirigeant est assimilé salarié : tu cotises donc à la Sécurité Sociale comme un employé (avantage pour la retraite et la couverture santé).
• La micro-entreprise est plébiscitée pour sa simplicité, mais son plafond de CA (77,7 k€ pour les activités commerciales en 2025) peut vite devenir limitant.

✅ 1. Responsabilité limitée aux apports

• Tes biens personnels (maison, voiture, épargne) sont protégés en cas de dettes professionnelles.
• Exemple : Si ta SASU fait faillite avec 50 000 € de dettes et que tu as apporté 1 000 € de capital, tu ne perds que ces 1 000 €.

✅ 2. Flexibilité fiscale (IS ou IR)

• Impôt sur les Sociétés (IS) par défaut (25 % en 2025) :
  • Avantages : Taux fixe, possibilité de réinvestir les bénéfices sans imposition immédiate.
  • Exemple : 100 000 € de bénéfice → 25 000 € d’IS (contre jusqu’à 45 % en IR).
• Option pour l’Impôt sur le Revenu (IR) pendant 5 ans :
  • Utile si tu veux toucher tes bénéfices directement (imposition progressive).

✅ 3. Crédibilité auprès des partenaires

• Une SASU inspire confiance aux banques, fournisseurs et investisseurs (contrairement à une micro-entreprise).
• Cas d’usage : Pour obtenir un prêt bancaire ou signer un contrat avec un grand groupe.

✅ 4. Possibilité de se verser un salaire + dividendes

• Salaire : Assiette pour les cotisations sociales (~40-50 %), mais ouvre des droits (retraite, chômage).
• Dividendes : Imposés à 30 % (flat tax) après IS, mais sans cotisations sociales.
• Stratégie optimale : Se verser un salaire modéré (pour couvrir les charges) + dividendes (pour optimiser la fiscalité).

✅ 5. Pas de capital social minimum

• Tu peux créer ta SASU avec 1 € de capital (même si 1 000-2 000 € sont recommandés pour la crédibilité).

✅ 6. Transformation facile en SAS

• Ajouter des associés plus tard est simple et peu coûteux (contrairement à une EIRL).

✅ 7. Régime social du dirigeant avantageux

• Assimilé salarié : Meilleure couverture santé et retraite qu’en micro-entreprise.

❌ 1. Coût et complexité de création

• Frais : ~500 € (rédaction des statuts + annonce légale).
• Démarches : Plus longues qu’en micro-entreprise (statuts, publication au JAL).

❌ 2. Comptabilité obligatoire (et coûteuse)

• Bilan, compte de résultat, liasse fiscale à déposer chaque année.
• Coût d’un expert-comptable : ~1 500-3 000 €/an (contre ~0 € en micro-entreprise).
• Solution : Utiliser un logiciel comme Pennylane ou Indy (~30-50 €/mois).

❌ 3. Charges sociales élevées (~40-50 %)

• Le dirigeant paie des cotisations sur son salaire (pas sur les dividendes).
• Exemple : Pour un salaire de 3 000 €/mois, compte ~1 500 € de charges sociales.

❌ 4. Pas de régime micro-fiscal

• Impossible de bénéficier de l’abattement de 50 % ou 71 % sur le CA (comme en micro-entreprise).

❌ 5. Formalités administratives plus lourdes

• Dépôt des comptes annuels au greffe (obligatoire, même pour les petites SASU).
• Assemblée générale annuelle (même si tu es seul).

La SASU est idéale pour :

• Les startups en phase de croissance ou de levée de fonds.
• Les entrepreneurs avec un patrimoine à protéger (ex : propriétaire immobilier).
• Les projets nécessitant des investissements (embauche, matériel coûteux).
• Les freelances ou consultants avec un CA élevé (> 50 k€/an).

Cas où la SASU est déconseillée :

• Début d’activité avec un CA faible (la micro-entreprise est plus simple et moins chère).
• Projet sans ambition de croissance (une EIRL peut suffire).

Étape 1 : Rédiger les statuts

• Contenu obligatoire :
  • Nom de la SASU (avec la mention “SASU” ou “Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle”).
  • Siège social (peut être ton domicile).
  • Objet social (activité précise, ex : “conception et vente de logiciels SaaS”).
  • Capital social (même symbolique : 1 €).
  • Règles de fonctionnement (ex : pouvoir du président, rémunération).
• Modèles gratuits :
  • Legalstart (générateur de statuts).
  • Legalplace (générateur de statuts).
  • Captain Contrat (modèles juridiques).

⚠️ Piège à éviter :

• Un objet social trop vague (ex : “commerce en ligne” → précise “vente de vêtements éco-responsables en e-commerce”).

Étape 2 : Publier une annonce légale

• Où ? Dans un Journal d’Annonces Légales (JAL) agréé (ex : Les Petites Affiches).
• Coût : ~150-200 €.
• Contenu :
  • Dénomination sociale, siège, capital, nom du président.
• Preuve : Tu recevras un certificat de parution à joindre au dossier.

Étape 3 : Déposer le dossier d’immatriculation

• Où ? Sur guichet-entreprises.fr (plateforme unique depuis 2023).
• Documents à fournir :
  • Statuts signés.
  • Certificat de parution de l’annonce légale.
  • Attestation de non-condamnation.
  • Justificatif de domicile du siège social (facture EDF, bail).
  • Déclaration des bénéficiaires effectifs (lutte contre le blanchiment).
• Coût :
  • Frais de greffe : ~40 €.
  • Immatriculation : ~200 €.
• Délai : 48h à 1 semaine (si dossier complet).

Astuce : Certaines greffes (ex : Paris) proposent une immatriculation express en 24h.

Étape 4 : Ouvrir un compte bancaire professionnel

• Obligatoire (contrairement à la micro-entreprise).
• Banques recommandées :
  • Néobanques : Qonto (~9 €/mois), Shine (offre freelance).
  • Banques traditionnelles : LCL (pack création), BNP Paribas (conseiller dédié).

Étape 5 : Déclarer l’option fiscale (IR ou IS)

• Par défaut : Tu es à l’IS (25 %).
• Option pour l’IR :
  • À déclarer dans les 3 mois suivant la création (formulaire n°2065-SD).
  • Avantage : Imposition progressive (utile si tes bénéfices sont faibles les premières années).

Étape 6 : Souscrire une assurance responsabilité civile pro

• Obligatoire pour certaines activités (ex : BTP, conseil).
• Coût : ~200-500 €/an.
• Exemple : Un client se blesse dans tes locaux → l’assurance couvre les dommages.

Exemple :

• IS : 100 000 € de bénéfice → 25 000 € d’impôt (25 %).
• IR : 100 000 € de bénéfice → ~30 000 € d’impôt (selon tranche marginale).

Charges sociales du dirigeant (~40-50 %)

• Le dirigeant est assimilé salarié :
  • Cotisations sur le salaire (pas sur les dividendes).
  • Exemple : Salaire de 4 000 €/mois → ~2 000 € de charges sociales.

Optimisation fiscale : Salaire vs. Dividendes

• Stratégie optimale :

  • Salaire modéré (ex : 2 000 €/mois) pour couvrir les charges sociales et ouvrir des droits (retraite, chômage).
  • Compléter avec des dividendes pour réduire l’imposition globale.

Obligations comptables

• Tenir une comptabilité complète :
  • Livre-journal, grand livre, bilan, compte de résultat.
• Dépôt des comptes annuels :
  • Au greffe du tribunal de commerce (même pour les petites SASU).
  • Délai : 6 mois après la clôture de l’exercice.
• Conservation des documents : 10 ans.

Outils recommandés :

• Pennylane (automatisation bancaire).
• Indy (comptabilité en ligne).
• Expert-comptable (~1 500-3 000 €/an).

Déclarations obligatoires

Étapes pour dissoudre une SASU

1. Décider la dissolution (même si tu es seul, une décision écrite est nécessaire).
2. Nommer un liquidateur (peut être toi-même).
3. Publier un avis de dissolution dans un JAL (~150 €).
4. Clôturer les comptes et payer les dernières dettes.
5. Déposer le dossier de radiation au greffe :
   • Procès-verbal de clôture de liquidation.
   • Certificat de radiation du JAL.
6. Clôturer le compte bancaire pro.

Coût : ~300-500 € (frais de liquidation + publication). Délai : 3 à 6 mois (selon complexité).

Pour vous aider :

• Legalstart
• Guichet unique